Cependant, il a été constaté que 50 % à 75 % des patients arrêtent leur traitement dans l’année qui suit. Ce phénomène préoccupant suscite l’intérêt des spécialistes, dont la cardiologue Dr Sadiya Khan de la Northwestern University, qui cherche à comprendre les raisons de ces abandons et leurs conséquences potentielles.
Les coûts et la perception erronée du traitement
Selon la Dr Khan, professeure de médecine à la Northwestern University Feinberg School of Medicine, le coût élevé de ces thérapies est l’un des principaux obstacles à leur continuité.
En outre, certains patients considèrent les médicaments GLP-1 comme une solution temporaire, pensant qu’ils peuvent arrêter une fois leur objectif de perte de poids atteint. « Contrairement aux traitements pour l’hypertension ou le cholestérol, ces médicaments ne sont pas perçus comme essentiels pour traiter des maladies chroniques », souligne la Dr Khan.
De plus, l’utilisation de ces traitements à des fins purement esthétiques contribue également à leur abandon prématuré.
Un appel à plus de recherches et à des politiques adaptées
Dans un article d’opinion publié dans le JAMA Viewpoint, la Dr Khan et ses collègues appellent à davantage de recherches pour identifier les causes des abandons et développer des stratégies cliniques et politiques pour soutenir une utilisation à long terme.
Les médicaments GLP-1, tels que le sémaglutide, ont révolutionné le traitement de l’obésité et du diabète. Outre leurs avantages pour la perte de poids, ils ont démontré qu’ils pouvaient réduire de 20 % à 25 % le risque de maladies cardiovasculaires, indépendamment de la perte de poids obtenue.
Une baisse d’intérêt après l’arrêt du traitement
Un autre facteur influençant la décision d’arrêter ces médicaments est la prise de conscience que le poids peut revenir après la fin du traitement. Une enquête réalisée en 2023 a révélé que 45 % des adultes étaient intéressés par l’utilisation de ces médicaments pour gérer leur poids. Cependant, ce chiffre est tombé à 14 % lorsqu’ils ont appris les risques de reprise pondérale après l’arrêt du traitement.
« Les taux d’abandon exceptionnellement élevés des agonistes des récepteurs GLP-1 doivent alerter les cliniciens, les décideurs politiques et les experts en santé publique », insiste la Dr Khan.
« Les nouveaux médicaments GLP-1 plus puissants ont transformé le paysage thérapeutique pour les patients souffrant d’obésité ou de diabète. Cependant, un soutien plus complet est nécessaire pour garantir leur utilisation à long terme. »
Source : https://medicalxpress.com/